mercredi 22 décembre 2010

Course landaise.

Dans le quartier on l’appelle « Le Ministre ».
Il est énorme, paralysé des membres inférieurs, il se déplace en fauteuil roulant. Pabon lui a fabriqué un soir de biture, après un pari, avec un siége en palettes, de vieilles roues de vélo, freinées dans les descentes par des sabots. Garni des coussins de la charité, l’ensemble tient le coup depuis des années.
- Ministre, raconte-nous, Caramela la vache de Garlin.
Dans l’œil chassieux, brille alors, toujours vive, une lueur de haine.
- Ah, la salope de Caramela! Pabon, qui tenait la corde me l’avait bien dit qu’elle était vicieuse, pourtant bien plantée sur ses pattes elle avait l’air franc.
... Je me dresse tout blanc dans le soleil des arènes, je cambre ma taille fine dans la ceinture rouge, le public m’encourage, je le salue, je pose le béret par terre. La banda se déchaîne. La reine des fêtes m’envoie un baiser. Caramela et Pabon sont bien placés. Go! On me l’a assuré, mon saut périlleux était parfait mais la pute a tourné en sens inverse m’a enfoncé ses cornes dans le bas du dos et fait valser dans les airs jusqu’à la talenquaire.
- Et alors ?
- Alors, l’hôpital, la paralysie, la misère de moi…
- Et...et ?
Le Ministre devient cramoisi et lève en hurlant son poing rageur :
- Vous le savez bien que j’ai une vessie de porc et ça vous fait rire!
Foutez le camp, morpions, où je vous écrase !

3 commentaires:

  1. Ah! C'est pour ça que je préfère les Vaches Landaises à la corrida...
    La vache a parfois le dernier mot.. Arriba!
    P.

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  2. pour le Ministre, les oreilles et la queue.

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