mercredi 2 août 2017

Alelluia fin.


Les persiennes de l’évêché sont fermées et le soleil passe par rais lumineux qui scintillent sur le parquet de chêne parfumé à la cire d’abeille. De temps en temps la brise joue dans les branches du grand cèdre et le parallélisme des rayures se brouille sous le regard pensif de l’abbé Damien. Que répondre à Monseigneur toujours si bien informé et aux décisions pleines de sagesse ?
- Bien sur que le père Gabriel est aimé de ses paroissiens mais il ne devrait être qu’un  moyen de faire connaitre le Seigneur sans mettre en avant sa personne.
- Monseigneur il parait que l’église est pleine tous les dimanches, et les habitants du village n’ont qu’à se louer du dévouement du père en toute circonstance, à n’importe quelle heure du jour et de la nuit il visite malades et personnes âgées plaide l'abbé Damien.
- Enfin, l’abbé, soyons raisonnables, qu’est que c’est que cette manifestation bruyante, indécente, après un exploit sportif remporté par un ecclésiastique ? A-t-il eu la modestie qui s’imposait ?
- Savez-vous, qu’on m’a rapporté que sa servante n’a pas l’âge canonique et, que vient faire en la matière, une décision municipale « d’arrangement »… Où allons nous ?
 Non, l’abbé je ne peux vous suivre dans votre généreuse défense, je dois sévir immédiatement. Puisque Gabriel aime tant le vélo, nous allons l’envoyer dans le Nord… il aura pour ses loisirs l’enfer des pavés à sa disposition. Vous allez l’abbé, prendre quelques courriers. Que ma décision soit immédiatement appliquée.
 J’irai, dans quelques temps, faire une visite à Carebac pour calmer les esprits, j’en profiterai pour pousser jusqu’à Rejenac. On m’a parlé d’une affaire de pédophilie, évidemment c’est moins grave que l’affaire Gabriel, mais il est de mon devoir de calmer les plaignants et prévenir un possible scandale.
Le père Gabriel, son beau visage gris de chagrin, à été accompagné à la gare par une délégation de ses ouailles, certaines en larmes. Madeleine était absente.
Ce matin radieux, dans une aube lumineuse égayée du pépiement des oiseaux, Fernand à décidé de traquer le braconnier du coté du moulin. Il glisse sans bruit dans les herbes mouillées de la rive et baisse la tête en passant sous les branches basses du grand saule.
- Mon Dieu ! Fernand aperçoit un corps dans l’eau entre les feuillages. Mais c’est Madeleine dont les longs cheveux dénoués ondulent dans le courant !
Vite alertés Anatole, Ernest, Émile et les autres sortent le corps de l’eau et l’étendent sur la prairie. Les yeux grands ouverts de Madeleine reflètent le bleu du ciel, sa robe de coton léger colle à ses formes harmonieuses.
Béret à la main, les hommes ont le visage grave.
- Putain de putain, qu’elle était belle et on ne le savait pas…



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